Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 5 avril

(source de cette traduction : site de Esperanto-Provence, où l’on retrouve aussi le texte en espéranto. Renée Triolle, qui a réalisé la traduction, indique qu’il s’agit d’une traduction "rapide".)


Le 5 avril

Je suis heureux en récoltant tranquillement le miel. Mais mes amies les abeilles qui ont passé l’hiver dans la ville de Nataha sont mortes en grand nombre. Pourtant un apiculteur qui s’en occupe, a eu le courage de pénétrer dans la zone interdite et sauver un million d’abeilles survivantes. Il pense que pour les apiculteurs, les abeilles ont la même valeur que les hommes. J’ai été très touché par son action courageuse.

Je suppose que le tsunami a fait de nombreuses victimes parmi les abeilles, les insectes et les herbes. Je souhaite qu’ils puissent vaincre les difficultés et orner ànouveau nos villes détruites et les prés.

les rejets de radioactivité se sont intensifiés.

Aujourd’hui on a détecté une dose d’iode 131 7,5 millions de fois plus importante et de césium 137 1,1 million de fois supérieure àla norme dans l’eau issue du réacteur n°2. On a détecté une quantité d’iode 131 plus grande dans les poissons pêchés au sud des centrales. Les pêcheurs ont décidé d’arrêter la pêche pour un temps .

le 30 mars 2011

Quand a eu lieu le tremblement de terre le 11 mars, notre région Naka-doori, au centre du département de Hukushima a mesuré une intensité de 6. Les tuiles sont tombées, les clôtures sont tombées, il y a eu des glissements de terrain, des routes ont été détruites ; c’est un paysage de catastrophe. Par chance, notre maison n’a pas été détruite, mais àl’intérieur, des bris de vitres et de faïence ou des livres tombés des armoires. Les postes de télévision sont tombés, l’ordinateur a été abîmé. Il y avait tellement de choses sur le sol que je ne pouvais pas faire un pas. Pendant ce temps il y a eu de nombreux tremblements de terre petits ou moyens, c’est pourquoi j’ai mis un minimum d’ordre pour pouvoir vivre et c’est comme ça que nous avons passé deux, trois jours. Heureusement, dans ma région, l’électricité n’a été coupée que pendant deux jours , et l’eau et le gaz fonctionnaient. À Fukushima, àcertains endroits de la ville, il n’y a eu ni eau ni électricité pendant de nombreux jours, et tous en ont souffert.

Notre ville n’est pas au bord de mer et n’a pas souffert du tsunami. Mais très vite les réfugiés sont arrivés et se sont installés dans les lieux publics. Tout de suite après il y a eu le problème des centrales nucléaires et sont arrivés de nouveaux réfugiés des villes autour des centrales. Notre ville Nihomantsu a du recueillir toute la ville de Namie avec ses habitants et ses services publics. Les responsables du gouvernement ont parlé àla télé de différentes choses mais jamais directement ou devant les villes concernées. Ainsi informations directes et rumeurs se sont mélangées et cela nous a encore plus perturbés. Nous ne pouvions savoir quelles informations étaient véridiques et lesquelles ne l’étaient pas. De plus nous ne pouvions comprendre les chiffres de radioactivité, donc beaucoup ont pris peur et fui la région.

"Agissez tranquillement" nous a dit le gouvernement. Il a ordonné que les habitants dans un rayon de 20 km autour des centrales évacuent àl’extérieur et que ceux dans une zone de 20 à30 km restent chez eux, mais tout de suite après, il a recommandé ànouveau que ceux-ci aussi se réfugient plus loin, àleur choix. Ainsi le gouvernement a fait preuve d’irresponsabilité.

Les "réfugiés volontaires" ne peuvent pas loger dans les centres de réfugiés, ils vivent donc chez des parents ou amis, mais l’essence et le pétrole manquent, nourriture et marchandises de première nécessité ne leur parviennent pas. Ils dépendent du bon coeur de ces gens." Jusqu’àquand durera cette situation ? Quand pourrons nous rentrer chez nous ?" Ils vivent dans une grande inquiétude.

Le plus grand problème actuel, c’est la circulation. Ni le train rapide Toohoku, ni les trains régionaux, ni les bus ne fonctionnent. De plus l’essence manque. À la pompe, il y a tout de suite une queue de 50,100 voitures et on n’a le droit de n’acheter qu’15 litre d’essence pour 2000 yens (20 euros). Pour économiser les essences pour les cas d’urgence, nous restons chez nous. Nous avons entendu dire que de la nourriture et autres produits de base sont parvenus ànotre ville, mais le système de distribution ne fonctionne pas bien, aussi on ne peut pas se les procurer quand on en a besoin.

Pourtant la situation s’améliore peu àpeu . Tous supportent les souffrances et commencent àvaincre les difficultés. En vous remerciant pour vos chaleureux encouragements, je vous livre mon rapport provisoire sur la situation.

Les ordres du gouvernement pour ordonner l’évacuation des centrales :

11 mars : évacuation des habitants dans un rayon de 3 km et ordre de rester chez soi ( de préférence sans sortir) aux habitants dans un rayon de 3-10 km

12 mars : la zone d’évacuation passe à20 km

15 mars : l’ordre de rester chez soi s’étend àun rayon de 30km

25 mars :le gouvernement recommande aux habitants de cette zone de quitter volontairement la région

HORI Jasuo (s-ro)

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