Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 2 mai

(message précédent : 1er mai)
(traduction de Simone ; le texte en espéranto se trouve sur le site de SAT : ici)


La 1an de majo naskiÄ is mantidoj en mia Ä ardeno. Oni diras, ke mantoj povas antaÅ­vidi la kvanton de neÄ o dum la vintro kaj laÅ­ tiu kalkulo ili demetas ovojn alte aÅ­ malalte ĉe branĉoj. Tamen ili ne povis antaÅ­vidi la grandecon de la cunamo, kaj certe multaj ovoj viktimiÄ is.

Le premier mai, des jeunes mantes sont nées dans mon jardin. On dit que les mantes peuvent prévoir la quantité de neige hivernale et, selon cette estimation, elles pondent des Å“ufs plus ou moins haut sur les branches. Elles n’ont cependant pas pu prévoir l’importance du tsunami et de nombreux Å“ufs en ont certainement été victimes.

Le premier mai

HieraÅ­ okazis manifestacioj de La Unua de Majo en diversaj lokoj en Japanio. En la laborista movado estas du fluoj : komunista kaj socialdemokratia. En Tokio okazis ambaÅ­ aparte en malsamaj lokoj jene laÅ­ la ĵurnalo Mainiĉi.
En la manifestacio organizita de komunista Zenrooren oni deklaris subtenon al la suferantoj, rapidan solvon de la nukleaj akcidentoj, nuligo de nukleaj centraloj kaj Å anÄ on de energipolitiko. En Ä i partoprenis 21000 homoj.

Hier ont eu lieu des manifestations du Premier Mai dans diverses localités au Japon. Dans le mouvement des travailleurs, il existe deux courants : communiste et social-démocrate. À Tokyo, les deux manifestations ont eu lieu séparément dans des endroits différents selon le journal Mainici.
Dans la manifestation organisée par le courant communiste Zenrooren, il a été annoncé un soutien àceux qui souffrent, demandé une solution rapide concernant les accidents nucléaires, un abandon des centrales nucléaires et un changement de politique énergétique. 21000 personnes y participaient.

En la manifestacio organizita de socialdemokratia Rengoo la prezidanto s-ro Koga Nobuaki diris : “Ni devas pensi ne nur pri la suferantoj sed ankaÅ­ pri la tuta Japanio. Ĉiuj partioj, ĉiuj publikaj instancoj kaj privataj kompanioj devas lukti kontraÅ­ la katastrofo per sia tuta forto†. Ne estis mencio pri la nombro de la partoprenantoj.

Dans la manifestation organisée par le courant social-démocrate Rengoo, le président Mr Koga Nobuaki a dit : « Â Nous ne devons pas penser seulement àceux qui souffrent, mais aussi au Japon tout entier. Tous les partis, toutes les instances publiques et les compagnies privées doivent lutter de toutes leurs forces contre la catastrophe.  » Le nombre de participants n’a pas été mentionné.

Tiu ĉi Rengoo subtenas la regantan partion Demokratia Partio, kiu celas pli da konstruo de nukleaj centraloj, kaj krome la laborista sindikato de la elektra kompanio Tokio estas Ä ia membro, tial la prezidanto ne volis aÅ­ povis mencii pri la nukleaj akcidentoj kaj energipolitiko. Mi opinias, ke la movado, kiu ne povas mencii pri nukleaj akcidentoj kaj nuklea energio en la nuna momento, ne indas laboristan movadon. Rengoo estas eĉ kulpa pro ĉi-foja akcidento, subtenante konstruon de nukleaj centraloj.

Ce courant Rengoo soutient le Parti social-démocrate au pouvoir, qui envisage de construire davantage de centrales nucléaires et en outre, le syndicat des travailleurs de la compagnie d’électricité de Tokyo en est membre, c’est pourquoi le président ne voulait pas ou ne pouvait pas faire mention des accidents nucléaires et de la politique énergétique. Je pense que le mouvement qui ne peut pas mentionner actuellement les accidents nucléaires et l’énergie nucléaire, n’est pas digne d’être un mouvement des travailleurs. Rengoo est même coupable dans cet accident, en soutenant la construction de centrales nucléaires.

Lernantoj ne povas ludi ekstere.

Les élèves ne peuvent pas jouer dehors.

La 27an de aprilo la urbo Koorijama en la gubernio HukuÅ ima komencis forigi la surfacan teron el 28 lernejaj ludejoj. La tero en tiuj ludejoj estas pli malpurigita ol la normo (3,8 mikrosiverto/hore). La urbestro diras : “Se ni forigos 3-centimetrojn da tertavolo, ni povos duonigi la radioaktivecon. Ne estis instrukcio de la registaro, sed laÅ­ la postulo de gepatroj, la urbo memvole decidis tion†.

Le 27 avril la ville Koorijama dans la province de Hukushima a commencé àfaire retirer la couche superficielle du sol de 28 cours d’écoles. La terre de ces terrains de jeux est plus polluée que la norme : (3,8 microsievert/h). Le maire dit : « Â Si nous retirons trois centimètres de couche de terre, nous pouvons diviser par deux la radio-activité.  » Le gouvernement n’avait pas donné d’instruction, mais la ville en a volontairement décidé ainsi, suivant l’exigence des parents.

La registaro instrukciis, ke kiam la forteco de radioaktiveco estas pli ol 0,0038 milisiverto/hore (20 milisiverto/jare), lernantoj ne estu ekstere. Sed laÅ­ la leÄ o, instalaĵo, kiu traktas nukleaĵojn kaj kies laboristoj povos disponiÄ i je radioaktiveco de 5,2 milisiverto/jare, estas registrita kiel zono de nuklea kontrolo, tial la normo de 20 milisiverto/jare por infanoj kaj gelernantoj estas ne kompreneble granda. Multaj kontraÅ­as tiun instrukcion.

Selon les instructions du gouvernement quand la puissance de la radio-activité dépasse 0,008 millisievert/h (20 millisievert/an), les élèves ne doivent pas se trouver àl’extérieur. Mais d’après la loi, une installation qui traite des produits nucléaires et dont les travailleurs peuvent être exposés àune radio-activité de 5,2 millisievert/an, est enregistrée comme zone de contrôle nucléaire, c’est pourquoi la norme de 20 millisievert/an pour des enfants et des élèves, est élevée de façon incompréhensible. Beaucoup de personnes sont opposées àcette instruction.

Jam en multaj lernejoj kaj infanÄ ardenoj estas malpermesite al lernantoj longe ludi en ekstera ludejo kaj tuÅ i la teron. Oni ne povas malfermi pordojn, tial jam la ĉambroj estas same kiel varmdomo. Se oni uzus klimatizilon, ekstera aero enirus. Instruistoj ne scias kion fari en tiu situacio. Okazas granda problemo por la edukado.

Déjàdans de nombreuses écoles et jardins d’enfants, il est interdit aux élèves de jouer longtemps àl’extérieur et de toucher la terre. On ne peut pas ouvrir les portes, et donc les salles sont déjàsemblables àdes serres. Si on utilisait un climatiseur, l’air extérieur entrerait. Dans cette situation, les enseignants ne savent pas quoi faire. C’est un important problème pour l’éducation.

Malaperintaj ĉinoj

Disparition des Chinois

Ekde la 29a de aprilo Ä is la 5a de majo vicas feriaj tagoj, tial oni nomas tiun semajnon « Â Ora semajno  ». Komence de majo estas tre agrable, do Ä i estas tre bona tempo por turismi. En ordinaraj jaroj ĉiuj turismaj lokoj estas plenaj de homoj, sed en tiu ĉi jaro la situacio estas tute alia.

Du 29 avril au 5 mai les jours fériés s’enchaînent, c’est pourquoi on nomme cette semaine « Â Semaine d’or  ». Le début de mai est très agréable, c’est donc un très bon moment pour le tourisme. En temps ordinaire, les visiteurs se pressent dans tous les lieux touristiques, mais cette année la situation est complètement différente.

Lastatempe tiuj turismaj lokoj multe dependis de riĉaj ĉinaj turistoj, sed ili tute malaperis. Ankaŭ fabrikoj, terkulturistoj kaj universitatoj dependis de ĉinoj, sed ankaŭ el tiuj kampoj ili malaperis.

Ces derniers temps, ces localités touristiques dépendaient beaucoup des riches touristes chinois, mais ils ont complètement disparu. Des usines, des entreprises agricoles et des universités dépendaient également de la présence des Chinois, mais de làaussi ils ont disparu.

Hieraŭ mi aŭdis jenan rakonton de mia amiko. Lia kompanio posedas apartamentaron kaj pruntedonis la ĉambrojn al ĉinaj studentoj, sed kelkajn tagojn post la tertremo ili ĉiuj abrupte malaperis sen anonco kaj adiaŭo al la universitato kaj lia kompanio.

Hier j’ai entendu ce récit de mon ami. Sa compagnie possède un ensemble d’appartements et loue des salles aux étudiants chinois mais, quelques jours après le tremblement de terre, ils ont tous subitement disparu sans prévenir et sans adieu àl’université et àla compagnie.

Samo okazis en diversaj lokoj. Multaj terkulturistoj dungis ĉinojn, sed tiuj abrupte hejmenrevenis, kaj ili suferas pro manko de laborforto. En Osako multaj studentoj en iu japanlingva lernejo revenis al Ĉinio. La lernejaj oficistoj provis persvadi ilin, dirante, ke Osako estas tre fora de HukuŠima, tial ili ne bezonas timi radioaktivecon, sed tute vane.

La même affaire s’est produite en divers endroits. Beaucoup de cultivateurs avaient embauché des Chinois, mais ceux-ci sont subitement retournés chez eux et les cultivateurs souffrent du manque de main d’œuvre. À Osaka, de nombreux étudiants d’une école de langue japonaise sont repartis en Chine. Le personnel de l’école a essayé en vain de les persuader, leur disant qu’Osaka est très loin de Hukushima et qu’ils n’ont donc pas àcraindre la radio-activité.

Tia reago de ĉinoj estas ne tre komprenebla por mi. Radioaktiveco estas ja terura, sed ĉu ili ne vidis, ke ĉiuj japanoj trankvile vivas ? Mi aÅ­das, ke iliaj gepatroj forte rekomendis al ili hejmenrevenon, sed ĉu vere tio estas la kialo ? Mi supozas, ke ĉinoj havas sian propran reton inter si kaj en Ä i fluadas erara (aÅ­ vera) informo pri (tro da) teruro de radioaktiveco, kaj tio timigis ilin kaj instigis ilin al abrupta malapero kaj nedeca, sendankema konduto al la dungito, lernejo, universitato kaj luiganto.

Je ne comprends pas très bien cette réaction des Chinois. Bien sà»r la radio-activité est terrible mais ne voient-ils pas que tous les Japonais vivent tranquillement ? J’entends dire que leurs parents leur ont fortement recommandé de revenir àla maison, mais est-ce vraiment la cause ? Je suppose que les Chinois ont entre eux leur propre réseau de communication où court une information fausse (ou vraie) au sujet de la terreur de la radio-activité et cela les a effrayés et incités àpartir subitement et indécemment, attitude ingrate envers l’employeur, l’école, l’université et le loueur.

Mi pensis, ke tiu malapero de ĉinoj ne rilatas al mi, sed ne. Japana Esperanto-Instituto (JEI) havas sian konstruaĵon en Tokio kaj la duan etaÄ on Ä i pruntedonas al iu japanlingva lernejo, kies lernantaro konsistas ĉefe el ĉinoj. La 27an de aprilo mi vizitis la oficejon de JEI kaj vidis, ke la pordo de la dua etaÄ o estas fermita. Mi timas, ke la lernejo mem fermiÄ os kaj redonos la ĉambron al JEI. La katastrofo tiamaniere povos ataki eĉ JEI-on. Tion mi tute ne antaÅ­vidis.

Je pensais que ce départ des Chinois ne me concernait pas, mais si. L’Institut japonais d’Espéranto (JEI) a son immeuble àTokyo et il loue le deuxième étage àune école de langue japonaise dont les élèves sont surtout des Chinois. Le 27 avril j’ai visité le bureau de JEI et j’ai vu que la porte du deuxième étage était fermée. Je crains que l’école elle-même ne ferme et redonne les locaux àJEI. De cette manière la catastrophe peut toucher aussi JEI. Cela, je ne l’avais pas prévu.

Hodiaŭ forte ventis. La ventoj, kiuj venis el la Azia Kontinento, kunportis “flavan sablon†el Mongolio kaj el la interna Ĉinio. Se okazus nuklea akcidento en Ĉinio, la tuta Japanio estus detruita per “senkolora nuklea sablo†. Mi nek bonvenigas la foriron de ĉinoj, nek alvenon de ĉinaj ventoj.

Aujourd’hui, le vent souffle très fort. Les vents venant du Continent asiatique apportent du « Â sable jaune  » de Mongolie et de la Chine intérieure. S’il arrivait un accident nucléaire en Chine, tout le Japon serait détruit par du « Â sable nucléaire incolore  ». Ni le départ des Chinois, ni l’arrivée des vents de Chine sont bienvenus chez moi.


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