Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 9 septembre

(message précédent : 5 septembre)
(rapide traduction avec contributions de Simone ; le texte, plus joliment présenté mais en espéranto seulement, se trouve sur le site de SAT : ici)


Le 9 septembre / La 9an de septembro

(ĉi-supra bildo) Rikolti rizon estis Ä is la lasta jaro granda Ä ojo por terkulturistoj, sed tiun ĉi jaron ili timas, ke rizo povas esti pli radioaktiva ol la normo.

(image ci-dessus) La récolte du riz était jusqu’àl’année dernière une grande joie pour les cultivateurs, mais cette année ils craignent que le riz soit plus radioactif que la norme.

La nova kabineto naskiÄ is

S-ro Noda JoÅ ihiko fariÄ is la nova ĉefministro la 2an de septembro post s-ro Kan Naoto, kiu estis eksigita pro sia “radikala†sinteno kontraÅ­ la nukleaj centraloj. En la intervjuo Noda diris jene pri la energipolitiko : Estas malfacile nove konstrui la 14 planatajn reaktorojn. Kiam la funkciantaj reaktoroj fariÄ os mortontaj aÅ­ neuzeblaj, mi volas ĉesigi tiujn. La reaktorojn sub la kontrolo, post la severa ekzamenado kaj kontrolado, mi volas refunkciigi, precize klarigante la situacion al la najbaraj loÄ antoj. En la estonteco, ni ne dependu tro de la atomenergio, kaj anstataÅ­e ni ekspluatu anstataÅ­an energion kaj Å paru elektron. Mi volas elekti la plej bonan kombinon de diversaj elektrofontoj, ne donante maltrankvilon al la popolanoj.

Un nouveau cabinet

Mr Noda Joshihiko est devenu le nouveau premier ministre le 2 septembre, àla suite de Mr Kan Naoto qui a été démissionné pour son attitude “radicale†contre les centrales nucléaires. Dans une interview, au sujet de la politique énergétique, Noda a dit ceci : "Il est difficile de construire ànouveau les 14 réacteurs prévus". Quand les réacteurs en fonctionnement seront en fin de vie ou inutilisables, je veux les arrêter. Les réacteurs soumis àcontrôle, après examen et contrôle sévères, je veux les faire fonctionner ànouveau, en expliquant précisément la situation aux habitants voisins. À l’avenir, ne dépendons pas trop de l’énergie nucléaire, et àleur place, exploitons une énergie de remplacement et économisons l’électricité. Je veux choisir la meilleure combinaison de diverses sources d’électricité, en ne donnant pas d’inquiétude aux citoyens.

Multaj popolanoj ne volas “bonan kombinon de elektrofontoj†, sed ĉesigon de nukleaj centraloj. Li ne klarigis, kia stato estas “mortonta aŭ neuzebla†. Laŭ la ĵurnalo 53% el la popolanoj subtenas la novan kabineton, sed se ni taksus lin optimisme, li tuj direktus sin al la industria mondo kaj Usono, kaj baldaŭ ĉiuj reaktoroj ekfunkcius.

De nombreux citoyens ne veulent pas d’une “bonne combinaison de sources d’électricité†, mais l’arrêt de centrales nucléaires. Il n’a pas expliqué quel état est “en fin de vie ou inutilisable†. Selon le journal 53% des citoyens soutiennent le nouveau cabinet, mais si nous le jugions avec optimisme, il se dirigerait immédiatement vers le monde industriel et les États-Unis, et bientôt tous les réacteurs fonctionneraient.

RifuÄ intoj suferas en la fremda loko
60 mil loÄ antoj ĉirkaÅ­ la nukleaj centraloj rifuÄ is de sia hejmloko kaj loÄ as en fremdaj lokoj. LaÅ­ la enketo al tiuj rifuÄ intoj, ili havas malfacilan vivon. Multaj familianoj devas vivi aparte kaj tia duobla vivo finance suferigas ilin. (LaÅ­ la ĵurnalo Mainiĉi, la 8an de septembro)

Les réfugiés souffrent dans un lieu étranger
60 000 habitants autour des centrales nucléaires se sont enfuis de leur lieu d’origine et habitent maintenant dans des endroits étrangers. D’après l’enquête auprès de ces réfugiés, ils ont une vie difficile. De nombreux membres d’une même famille doivent vivre séparément et une telle double vie les fait souffrir financièrement. (D’après le journal Mainichi, le 8 septembre)

S-ino KamoÅ ida Juuki loÄ is en la urbo Minami-Sooma, kaj nun loÄ as en la apartamento en la urbo Jamagata kun siaj 14-jara filino kaj 8-jara filo. Kiam okazis la eksplodo en la nuklea centralo, ili rifuÄ is en la rifuÄ ejon de la urbo FukuÅ ima, kaj aÅ­dinte pli pri la akcidento, ili plu foren kuris per sia aÅ­tomobilo kaj atingis la urbon Jamagata. Komence ili loÄ is en la rifuÄ ejo, sed post kiam Ä i estis fermita, ili translokiÄ is al la nuna apartamento luita de la urbo. Åœia edzo Cutomu nun laboras en la urbo FukuÅ ima, loÄ ante en la hejmo de sia bopatro, kaj ĉiun semajnfinon li vizitas siajn familianojn en la urbo Jamagata.

Mme Kamoshida Juuki habitait dans la ville de Minami-Sooma, et maintenant habite dans un appartement dans la ville de Jamagata avec sa fille de 14 ans et son fils de 8 ans. Quand a eu lieu l’explosion dans la centrale nucléaire, ils se sont réfugiés dans le refuge de la ville de Fukushima, et ayant été mieux informés au sujet de l’accident, ils se sont enfuis plus loin avec leur voiture et ont atteint la ville de Jamagata. Au début, ils habitaient dans le refuge, mais après sa fermeture, ils ont emménagé dans l’appartement actuel loué par la ville. Son mari Cutomu travaille maintenant dans la ville de Fukushima, habitant au domicile de son beau-père et, chaque fin de semaine, il rend visite àsa famille dans la ville de Jamagata.

Jam tia vivo daÅ­ras ses monatojn. Åœi fojfoje rememoras la antaÅ­an vivon kaj demandas sin, kial Å i devas vivi tiamaniere kaj ne povas dormi bone. Cutomu provas konvinki al si, ke tiu estas lia vivritmo nun.
Iliaj gefiloj jam havas amikojn en la novaj lernejoj, sed ili volas reveni hejmen plej frue. Juuki opinias, ke por tio TEPCO purigu la medion unue, kaj poste permesu al la loÄ antoj la revenon.
Pli ol duono de la enketitaj familioj loÄ as aparte. Edzoj restas en la gubernio FukuÅ ima kaj iliaj edzinoj kaj gefiloj rifuÄ is al aliaj urboj aÅ­ gubernioj. Iuj plendas, ke iliaj gefiloj sentas sin maltrankvilaj sen patro.
79% sentis streson. La kialoj estas :
1) Estas neklare, kiamaniere ili povos vivteni sin en la estonteco.
2) Ili ne havas konatojn en la fremda loko.

Une telle vie dure depuis déjàsix mois. Elle se rappelle quelquefois la vie antérieure et se demande pourquoi elle doit vivre ainsi et ne peut pas bien dormir. Cutomu essaie de se convaincre que c’est maintenant son rythme de vie.
Leurs enfants ont déjàdes amis dans leurs nouvelles écoles mais ils veulent revenir àla maison le plus tôt possible. Juuki pense que pour cela, TEPCO doit d’abord nettoyer l’environnement, et ensuite permettre aux habitants de revenir.
Plus de la moitié des familles enquêtées vivent séparément. Des maris restent dans la province de Fukushima et leurs femmes et enfants se sont réfugiés dans d’autres villes ou provinces. Quelques-uns se plaignent que leurs enfants se sentent inquiets sans père.
79% ressentent du stress. Les raisons sont :
1) Ils ne savent pas clairement de quelle manière ils pourront vivre leur avenir.
2) Ils n’ont pas de connaissances dans ces lieux étrangers.

La 9an de septembro la ĵurnalo Mainiĉi raportis pri s-ino Åœibuja Keiko en la urbo Jamamoto, Mijagi, kiu svenis pro severa kapdoloro en junio en sia laborejo kaj nun restas hejme. Åœia familio konsistas el edzo, du gefiloj kaj bopatrino. Åœi perdis sian domon en la cunamo, tamen en junio Å i decidis aĉeti terenon kaj la problemo de Å ia loÄ ejo estis solvota. Åœia kuracisto diras, ke tro da streso kaj lacego kaj subita malstreĉiÄ o pro la nova domo kaÅ­zis la malsanon.
Åœi vidis la cunamon engluti domojn kaj homojn, kaj post unu semajno Å i eklaboris kiel la urba funkciulo por la rifuÄ ejo. Åœi pacience aÅ­skultadis la plendojn de la nervoziÄ intaj rifuÄ intoj. En aprilo malfermiÄ is Å ia infanÄ ardeno. Multaj infanoj estis maltrankvilaj kaj ne dormis tage, timante la eventualan tertremojn. Åœi devis esti atentema pri radioaktiveco alfluganta de FukuÅ ima. Åœi devis labori tro, kaj tio kaÅ­zis malbonordon de Å ia korpo post 4 monatoj.
LaÅ­ d-ro Macumoto en la hospitalo de Toohoku-Universitato, multas pacientoj kiuj suferas same kiel s-ino Åœibuja. Li diras : “Homoj ne povas elteni tro da streso pli ol 6 monatoj. Ni prizorgu unu la alian, komprenante, ke ni ĉiuj estas suferantoj†.
S-ino Åœibuya nun loÄ as en la provizora domo kun siaj familianoj. Åœi diras : “Mi dankas al miaj kolegoj, kiuj zorgas pri mi†, sed Å i ankoraÅ­ ne fartas bone, ĉiam sentante kapdoloron.

Le 9 septembre, le journal Mainichi a publié un article sur Mme Shibuja Keiko dans la ville de Jamamoto, Mijagi, qui s’est évanouie sur son lieu de travail, en juin, àcause d’un grave mal de tête et maintenant reste chez elle. Sa famille est constituée de son mari, leurs deux enfants et sa belle-mère. Elle a perdu sa maison dans le tsunami, cependant en juin elle a décidé d’acheter un terrain et le problème de son logement allait être résolu. Son médecin dit que trop de stress et de fatigue et une subite disparition du stress àcause de la nouvelle maison ont été àl’origine du malaise.
Elle a vu le tsunami engloutir des maisons et des personnes, et une semaine après, elle a commencé àtravailler comme agent de la ville pour le refuge. Elle écoutait patiemment les plaintes des réfugiés énervés. En avril s’est ouvert son jardin d’enfants. De nombreux enfants étaient inquiets et ne dormaient pas le jour, craignant d’éventuels séismes. Elle a dà» être attentive àla radioactivité provenant de Fukushima. Elle a dà» trop travailler et cela a causé un dysfonctionnement de son corps 4 mois après.
Selon le Dr Macumoto àl’hôpital de l’Université de Toohoku, il y a beaucoup de patients qui souffrent comme Mme Shibuja. Il dit : “Une personne ne peut supporter trop de stress pendant plus de 6 mois. Occupons-nous les uns des autres en comprenant que nous sommes tous des victimes†.
Mme Shibuya habite maintenant dans un logement provisoire avec les membres de sa famille. Elle dit : “Je remercie mes collègues qui s’occupent de moi†, mais elle ne va pas encore bien, sentant toujours un mal de tête.

Precipe rifuÄ intoj pro la nuklea akcidento suferas multe. Ili ne povas reveni hejmen. Ili ne povas havi planon por sia estonta vivo. Cunamo estas natura afero, do oni devas akcepti Ä in vole-nevole, sed la nuklea akcidento estas kaÅ­zita de aĉaj homoj, TEPCO kaj la registaro, kiuj asertadis kaj kredigadis al la popolanoj, ke la nukleaj centraloj estas perfekte sekuraj, kaj la sinteno de TEPCO tute ne estas sincera. Tial estas malfacile al la loÄ antoj kaj ĉiuj popolanoj akcepti la realon kiel sian sorton. Suferantoj pro la akcidento suferas korpe, finance kaj mense.

Ce sont surtout les réfugiés de l’accident nucléaire qui souffrent beaucoup. Ils ne peuvent pas rentrer chez eux. Ils ne peuvent pas faire de projets pour leur vie future. Un tsunami est une chose naturelle, donc on doit l’accepter, qu’on le veuille ou non, mais l’accident nucléaire a été causé par des personnes méprisables, TEPCO et le gouvernement qui assurent et font croire aux citoyens que les centrales sont parfaitement sà»res, et l’attitude de TEPCO n’est pas du tout sincère. C’est pourquoi il est difficile pour les habitants et tous les citoyens d’accepter la réalité comme leur destin. Les victimes de l’accident souffrent physiquement, financièrement et moralement.

Ni mezuris la radioaktivecon

La 1an de oktobro ni havis Esperanto-kunsidon, kaj tie s-ro A aperis kun bonkvalita radioaktiva mezurilo. Ni mezuris la kvanton de radioaktiveco en diversaj lokoj ĉirkaÅ­ la kunvenejo. Jen estas la rezulto :
Salono : 0,071 mikrosivertoj
Ĉe gazono en la Ä ardeno : 0,096 mikrosivertoj
Ĉe la piedo de la konstruaĵo : 0,129 mikrosivertoj
Ĉe la piedo de la tera muro : 0,139 mikrosivertoj
LaÅ­ la informo de la gubernio aÅ­ la registaro, la kvanto de radioaktiveco en mia urbo estas ĉiam ĉirkaÅ­ 0,03 mikrosivertoj, sed laÅ­ nia mezurado la kvanto estas 2-4-oble pli granda. LaÅ­ s-ro A, se oni ricevadas 0,114 mikrosivertojn ĉiun tagon, la sumo en unu jaro fariÄ os 1 milisiverto, kaj tiu sumo estas la limo por homoj krom laboristoj en nukleaj centraloj. Nun eĉ 200 kilometrojn fore de la centralo troviÄ as tiom da kvanto da radioaktiveco. Oni ne povas vidi, nek senti radioaktivecon, kaj ne scias, kion Ä i kaÅ­zos por ni. Mi estas maljuna, do Ä i ne multe gravas, sed por niaj infanoj Ä i povos doni gravan influon. En tia situacio, iuj ankoraÅ­ insistas plu da uzo de atomenergio. Tute ne komprenebla afero.

Nous avons mesuré la radioactivité

Le 1er octobre, nous avons eu une réunion d’espéranto, et là, Mr A est venu avec un appareil de mesure de la radioactivité de bonne qualité. Nous avons mesuré la quantité de radioactivité en différents endroits autour de la salle de réunion. Voici le résultat :
Salon : 0,071 micro-sievert
Pelouse dans le jardin : 0,096 micro-sievert
Au pied du bâtiment : 0,129 micro-sievert
Au pied du mur de terre : 0,139 micro-sievert
Selon l’information de la province ou du gouvernement, la quantité de radioactivité dans ma ville est toujours d’environ 0,03 micro-sievert, mais d’après nos mesures, la quantité est 2-4 fois plus forte. D’après Mr A, si l’on reçoit 0,114 micro-sievert quotidiennement, le total annuel fera 1 milli-sievert, et ce total est la limite pour les personnes, àl’exception des travailleurs dans les centrales nucléaires. Maintenant, même à200 kilomètres de la centrale, on trouve une telle quantité de radioactivité. On ne peut pas voir, ni sentir la radioactivité et on ne sait pas les effets qu’elle aura sur nous. Je suis vieux, donc ce n’est pas très grave, mais pour nos enfants elle pourra avoir de graves conséquences. Dans une telle situation, certains insistent encore pour continuer àutiliser l’énergie nucléaire. Chose complètement incompréhensible.

Pri mia tiu raporto venis du respondoj :
El s-ino J, kiu loÄ as en la urbo FukuÅ ima :
En FukuÅ ima la kvanto fariÄ is malpli ol 0,9 mikrosivertoj lastatempe, sed la cifero diferencas de loko al loko. AntaÅ­ nelonge iu mezuris radioaktivecon ĉe koto en la elfluejo kaj trovis, ke la kvanto estas ĉirkaÅ­ 10 mikrosiverto. Mi envias vin pro malgrandaj ciferoj en via urbo.
El s-ro S, kiu loÄ as en la montara regiono en mia gubernio. Al tiu regiono venis vento de la eksplodinta reaktoro :
En mia Ä ardeno la ciferoj estas ĉiam inter 0,1 0,3. Ĉe la elfluejo la cifero estas 2,25 mikrosivertoj ! Vere malpurigita loko ! La pejzaÄ o estas belega, sed la tero estas forte radioaktiva kaj homoj timas manÄ i legomojn produktitajn ĉi tie. Mi havas bebon, tial mi estas tre maltrankvila.

À propos de mon compte-rendu, deux réponses sont arrivées :
De Mme J. qui habite dans la ville de Fukushima :
À Fukushima la radioactivité est récemment passée àmoins de 0,9 micro-sievert, mais le chiffre n’est pas identique selon les endroits. Il n’y a pas longtemps, quelqu’un a mesuré la radioactivité de la boue d’un égout et a trouvé un chiffre d’environ 10 micro-sievert. Je vous envie pour de tels chiffres faibles dans votre ville.
De Mr S. qui habite dans la région montagneuse de ma province. Cette région a été atteinte par un vent venu du réacteur qui a explosé :
Dans mon jardin, les chiffres sont toujours entre 0,1 0,3. À l’égout, le chiffre est de 2,25 micro-sievert ! Un lieu vraiment pollué ! Le paysage est magnifique mais le sol est fortement radioactif et les personnes ont peur de manger des légumes produits ici. J’ai un bébé, c’est pourquoi je suis très inquiet.


(message suivant : 11 septembre)


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