Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 13 septembre

(message précédent : 11 septembre)
(rapide traduction, avec contribution de Simone ; le texte, plus joliment présenté mais en espéranto seulement, se trouve sur le site de SAT : ici)


Le 13 septembre / La 13an de septembro

(ĉi-supra bildo) Homa ĉeno en Tokio, kiu ĉirkaŭis la sidejon de la ministerio de ekonomio.
(image ci-dessus) Chaîne humaine àTokyo, qui a encerclé le siège du ministère des finances.

Amaskomunikiloj estas jam putrintaj

La 11an de septembro okazis diversaj manifestacioj kontraÅ­ atomenergio, sed grandaj ĵurnaloj Mainiĉi kaj Asahi neniom raportis pri tiuj eventoj. Tiuj du estis relative liberaj, kaj multaj kleraj homoj abonas tiujn, precipe Asahi, sed inter tiuj homoj disvastiÄ as malfido al tiuj ĵurnaloj, ĉar tiuj ne raportas pri maldekstraj aÅ­ kontraÅ­registaraj manifestacioj kaj kunvenoj. Ä´urnaloj Ä enerale suferas finance, tial ili pli kaj pli proksimiÄ is al la industria mondo kaj dependas de grandaj kompanioj, kiuj pagas multe por la aperigo de siaj reklamoj. AntaÅ­ la katastrofo neniam aperis artikoloj kontraÅ­ TEPCO, sed aperis nur artikoloj, kiuj subtenas la atomenergion.

Les médias sont déjàpourris

Le 11 septembre ont eu lieu différentes manifestations contre l’énergie nucléaire mais les grands journaux Mainichi et Asahi n’ont rien rapporté de ces événements. Ces deux sont relativement libres et beaucoup de personnes cultivées y sont abonnées, surtout àAsahi, mais parmi ces personnes s’installe une méfiance envers ces journaux car ceux-ci ne rapportent pas sur des manifestations et réunions de gauche ou contre le gouvernement. Les journaux en général souffrent financièrement, c’est pourquoi ils se sont de plus en plus rapprochés du monde industriel et dépendent de grandes compagnies qui paient beaucoup pour faire paraître leurs publicités. Avant la catastrophe, il n’était jamais paru d’article contre TEPCO, mais seulement des articles favorables àl’énergie nucléaire.

En la ĵurnalo Akahata, la organo de Japana Komunista Partio, aperis jenaj artikoloj pri manifestacioj kontraŭ la atomenergio.
Tokio, Kasumigaseki : La 11an de septembro okazis Homa Ĉeno kun 1300 homoj, kiuj ĉirkaÅ­is la sidejon de la ministerio de ekonomio. Äœiaj sloganoj estis “Ne refunkciigu nukleajn centralojn†kaj “Eblas la mondo sen nukleaj centraloj†. En Ä i 4 gejunuloj komencis 240-horan malsatstrikon.
Tokio, Åœinĵuku : 10 mil homoj manifestaciis ĉirkaÅ­ la stacidomo Åœinĵuku kun la afiÅ tabuloj “Ni ne bezonas nukleajn centralojn†, “Protektu infanojn†ktp.
Osako : 300 virinoj manifestaciis kun la slogano “Kunlaborante kun virinoj en la mondo, ni realigu senatomenergian mondon, Heredu la bluan ĉielon kaj verdan terglobon al infanoj†.
FuĵisaÅ­a, la gubernio KanagaÅ­a : Mil homoj manifestaciis kun la slogano “PaÅ u al la estonteco sen atomenergio†.
Kioto : 1600 homoj partoprenis en la manifestacio “AdiaÅ­o al atomenergio†.

Dans le journal Akahata, l’organe du Parti Communiste Japonais, sont parus les articles suivants sur des manifestations contre l’énergie nucléaire.
Tokyo, Kasumigaseki : Le 11 septembre, 1300 personnes ont formé une Chaîne Humaine, encerclant le siège du ministère des finances. Ses slogans étaient “Ne faites pas redémarrer les centrales nucléaires†et “Un monde sans centrales nucléaires est possible†. 4 jeunes y ont commencé une grève de la faim de 10 jours.
Tokyo, Shinjuku : 10 000 personnes ont manifesté autour de la gare de Shinjuku avec les panneaux “Nous n’avons pas besoin de centrales nucléaires†, “Protégez les enfants†etc.
Osaka : 300 femmes ont manifesté avec le slogan “En collaborant avec les femmes du monde entier, réalisons un monde sans énergie nucléaire, transmettez le ciel bleu et la planète verte aux enfants†.
Fujisawa, la province de Kanagawa : Mille personnes ont manifesté avec le slogan “Marchez vers un avenir sans énergie nucléaire†.
Kyoto : 1600 personnes ont participé àla manifestation “Adieu àl’énergie atomique†.

Kia estas la urbo IÅ­aki ?
La 3an de septembro en la paca kunveno de nia distrikto s-ino Tanĵi Sugie intencis paroli pri la situacio de sia urbo Iŭaki, najbara urbo de la nuklea centralo FukuŠima, sed pro la funebro de sia parenco Ši ne povis ĉeesti, do anstataŭe, Ši sendis al ni jenan raporton.

Dans quel état se trouve la ville d’Iwaki ?
Le 3 septembre, pendant la réunion pacifique de notre district, Mme Tanji Sugie avait l’intention de parler de la situation de sa ville d’Iwaki, ville voisine de la centrale nucléaire de Fukushima mais, àcause du deuil d’un proche, elle n’a pas pu participer, donc, àla place, elle nous a envoyé le compte-rendu suivant.

Post la 11a de marto mi ne povas vidi la maron de IÅ­aki, kiun mi tre amis. LaÅ­ la maro de IÅ­aki troviÄ is sep belaj plaÄ oj. Dum la jaro la plaÄ oj estis belaj kun diversaj sezonaj koloroj kaj somere multaj homoj venis por naÄ i kaj surfrajdi, sed pro la tertremo la plaÄ oj malaltiÄ is, la maro proksimiÄ is kaj timigas min. Grandaj betonaj blokoj, kiuj helpus al la loÄ antoj kontraÅ­ la ondego, rompiÄ is kaj sidas en la Ä ardenoj de detruitaj domoj. La granda cunamo englutis la estintecon, estantecon kaj estontecon de la loÄ antoj, la nuklea akcidento disĵetis grandan kvanton da radioaktiveco, kaj la kara blua maro transformiÄ is en la nigran maron. Kvar monatojn post la katastrofo, jam rubaĵoj malaperis dank’ al la laboro de defendkorpusanoj kaj volontuloj. Sed nun ekestas kvar gravaj problemoj :

Depuis le 11 mars, je ne peux pas voir la mer d’Iwaki que j’aimais beaucoup. Le long de la mer d’Iwaki se trouvaient sept belles plages. Pendant l’année, les plages étaient belles avec diverses couleurs saisonnières, et l’été de nombreuses personnes venaient pour nager et surfer, mais àcause du tremblement de terre, les plages se sont enfoncées, la mer s’est rapprochée et me fait peur. Des grands blocs de béton, qui protégeraient les habitants contre le tsunami, se sont brisés et se trouvent dans les jardins de maisons détruites. Le grand tsunami a englouti le passé, le présent et l’avenir des habitants, l’accident nucléaire a dispersé une grande quantité de radioactivité, et la chère mer bleue s’est transformée en mer noire. Quatre mois après la catastrophe, les gravats ont déjàdisparu grâce au travail des membres des forces d’autodéfense et de bénévoles. Mais maintenant se posent quatre graves problèmes :

1. Ĉar ĉiuj estis detruitaj per marakvo, ĉie odoras malbonege same kiel putrintaj fiÅ oj. Ni ne povus elteni la odoron sen masko eĉ dum kelkaj minutoj. Ni ankaÅ­ timas la disvastiÄ on de epidemio.
2. El detruitaj malnovaj fabrikoj eliÄ is asbesto, kiu difektas sanon de loÄ antoj kaj volontuloj, kiuj laboras por forigi rubaĵojn.
3. Mankas sufiĉe da informo pri la nuklea akcidento kaj pri la procedo por solvi la problemojn. Pro tio homoj diverse komprenas la situacion kaj tio kaÅ­zas malharmonion inter familioj. Iuj tre timas radioaktivecon, dum aliaj ne tre aÅ­ tute ne, kaj tio kondukas al kvereloj inter familianoj, kaj plej ekstreme iuj eĉ eksedziÄ is. Pro tro malfrua kaj maltaÅ­ga helpoj de TEPCO kaj la registaro kaj pro senbaza malfamo de la produktaĵoj en FukuÅ ima, sinmortigoj de terkulturistoj kaj laktistoj 1.3-obliÄ is tiun ĉi jaron.
4. Laboristoj, kiujn TEPCO haste kolektis el la tuta lando por ripari la reaktorojn, amuzas sin vespere en la centra kvartalo de la urbo. La etoso tute Å anÄ iÄ is. Nur temas pri mono, virinoj kaj alkoholaĵo. La urbo ekhavis karakteron de du urboj, nome de Okinavo, kie usonaj soldatoj vagas, kaj postatombomba HiroÅ imo, kie homoj timis radioaktivecon.
Kio estas influo de la interna submetado de radioaktiveco al la homa korpo ? FukuÅ ima nun estas ekzamenejo de homa korpo kontraÅ­ radioaktiveco. La memoro de la blua maro sinkis profunde al la fundo de la nigra maro kaj neniam revenas al ni.

1. Parce que tout a été détruit par l’eau de mer, il flotte partout une odeur nauséabonde, comme des poissons pourris. Nous ne pourrions pas supporter cette odeur sans masque, même seulement quelques minutes. Nous craignons également la propagation d’une épidémie.
2. Des vieilles fabriques détruites s’est dégagée de l’amiante, nocive pour la santé des habitants et des bénévoles qui travaillent pour enlever les gravats.
3. Il manque pas mal d’informations sur l’accident nucléaire et sur le procédé pour résoudre les problèmes. C’est pourquoi diverses personnes comprennent diversement la situation et cela crée des mésententes entre les familles. Certains ont très peur de la radioactivité alors que d’autres pas beaucoup, ou pas du tout, et cela conduit àdes querelles entre des membres de même famille, et, àl’extrême, certains ont même divorcé. À cause des aides trop tardives et inadéquates de TEPCO et du gouvernement, et àcause de rumeurs sans fondement sur les produits de Fukushima, les suicides d’agriculteurs et de producteurs laitiers se sont multipliés par 1,3 cette année.
4. Des travailleurs que TEPCO a recrutés en hâte de tout le pays, pour réparer les réacteurs, s’amusent le soir dans le centre de la ville. L’ambiance a complètement changé. Maintenant, il est question d’argent, de femmes et d’alcool. La ville a pris l’aspect de deux villes, àsavoir l’aspect d’Okinawa, où les soldats états-uniens déambulent, et l’aspect d’Hiroshima après la bombe atomique, où les personnes craignent la radioactivité.
Quelle est l’influence de l’exposition interne de la radioactivité sur le corps humain ? Fukushima est maintenant un lieu d’exploration du corps humain contre la radioactivité. La mémoire de la mer bleue a coulé profondément vers le fond de la mer noire et ne reviendra jamais vers nous.


(message suivant : 20 septembre)


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