Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 4 septembre

(message précédent : 1er septembre)
(rapide traduction avec contributions de Simone ; le texte, plus joliment présenté mais en espéranto seulement, se trouve sur le site de SAT : ici)


Le 4 septembre / La 4an de septembro

MorgaÅ­ mi ekiros al Francio por prelegi pri Japanio dum 20 tagoj. AntaÅ­ tio mi volas raporti pri mia vojaÄ o al la damaÄ ita regiono en la gubernio IÅ­ate, kiu situas pli norden ol la gubernio Mijagi, kiun mi vizitis la 21an kaj la 22an de junio. S-ro Kamata, esperantisto loÄ anta en Morioka, la ĉefurbo de la gubernio, gvidis nin, s-inojn Sanpei kaj Sato el la urbo Sendai kaj min per sia aÅ­tomobilo.

Demain je pars en France pour 20 jours faire des conférences sur le Japon. Auparavant, je souhaite faire un compte-rendu de mon voyage àla région sinistrée dans la province d’Iwate, située plus au nord de la province de Mijagi, que j’avais visitée les 21 et 22 juin. Mr Kamata, espérantophone habitant àMorioka, la capitale de la province, nous a guidés, moi, Mmes Sanpei et Sato de la ville de Sendai avec sa voiture.

Tute malaperinta urbo Rikuzen-Takada

Ville de Rikuzen-Takada complètement disparue

(ĉi-supra bildo) Difektita Å ildo de benzinstacio. Dekstre vidiÄ as hotelo.
(image ci-dessus) Enseigne abîmée d’une station-service. À droite on peut voir un hôtel.

ĈirkaÅ­ la tagmezo de la 30a de aÅ­gusto ni atingis la urbon Rikuzen-Takada, sed antaÅ­ niaj okuloj nenio troviÄ is krom kelkaj betonaj konstruaĵoj. La urbo fariÄ is ebenaĵo aÅ­ herbejo kun lagetoj tie kaj ĉi tie. Ni ne kredis, ke ĉi tie ekzistis bela urbo. Ni haltis antaÅ­ la vendejo nomata “Vojstacio Takada-macubara (Takada-pinarbaro)†, kie oni vendis lokajn produktaĵojn kaj donacetojn al turistoj. La konstruaĵo Å ajne ne estis difektitaj, sed en Ä i estis nenio krom rubaĵoj. Apude estis granda hotelo “Capital Hotelo 1000†, kiu aspektis bela, sed Ä i estis atakita de la cunamo Ä is la 3a etaÄ o. Nun la ambaÅ­ konstruaĵoj staras Ä uste apud la maro, sed antaÅ­e antaÅ­ ili estis unue lageto, due arbaro kun 70000 pinarboj kaj fine la maro. La tero malaltiÄ is, tial ili nun staras apud la maro.

Le 30 aoà»t vers midi, nous avons atteint la ville de Rikuzen-Takada, mais devant nos yeux ne se trouvait rien, hormis quelques constructions en béton. La ville est devenue une plaine ou champ avec des mares ici et là. Nous ne pouvions pas croire qu’ici avait existé une belle ville. Nous nous sommes arrêtés devant le magasin nommé “Station Takada-macubara (forêt de pins de Takada)†, où l’on vendait des produits locaux et des menus cadeaux aux touristes. La construction ne semblait pas endommagée mais àl’intérieur, il n’y avait rien, hormis des détritus. Près de làse trouvait un grand hôtel “Capital Hotelo 1000†, qui avait un bel aspect mais il avait été frappé par le tsunami jusqu’au 3ème étage (= 2ème étage en Europe). Maintenant, les deux constructions se tiennent juste àcôté de la mer alors qu’auparavant devant elles se trouvaient d’abord un petit lac, ensuite une forêt avec 70000 pins et enfin la mer. La terre s’est affaissée, c’est pourquoi elles sont maintenant près de la mer.

Iom fore staris pinarbo, kiu postvivis la cunamon. Mirinde Ä i postvivis, sed tio signifas, ke la cunamo estis tiel granda, ke Ä i mortigis ĉiujn aliajn pinarbojn. AnkaÅ­ tio estas mirinda. En la damaÄ itaj regionoj ĉiuj arboj kaj herboj salite velkis, kaj ankaÅ­ tiu pinarbo ekvelkis. Äœi estas “Pinarbo de espero†por la loÄ antoj, tial arbo-kuracistoj kuracis kaj vartis Ä in. Äœia trunko estas kovrita per tuko, kaj folioj estas nun iom verdaj. Äœi ne mortos kaj donados esperon al la loÄ antoj.

Un peu plus loin se trouvait un pin qui avait survécu au tsunami. C’est incroyable qu’il ait survécu mais cela veut dire que le tsunami était si important qu’il a tué tous les autres pins. Cela aussi est merveilleux. Dans les régions touchées, tous les arbres et toutes les herbes ont dépéri àcause du sel, et ce pin aussi a commencé àdépérir. Il est un “Pin de l’espoir†pour les habitants, c’est pourquoi les arboriculteurs l’ont soigné et s’en sont occupés. Son tronc est couvert par une toile et des feuilles vertes apparaissent. Il ne mourra pas et donnera de l’espoir aux habitants.

La vilaÄ o Tooni
Mi komencis helpi s-inon Takadate Ĉieko, kiu projektis ĉiun monaton mondonaci al 130 lernantoj en tiu vilaÄ o, tial mi volis vidi Ä in.

Le village de Tooni
J’ai commencé àaider Mme Takadate Ĉieko qui avait le projet de donner de l’argent chaque mois à130 élèves de ce village, c’est pourquoi j’ai voulu le voir.

(ĉi-supra bildo) VilaÄ eto KataÄ iÅ i. Fore vidiÄ as elementa lernejo kaj Ä ia gimnastikejo.
(image ci-dessus) Le village Katagishi. Au loin on voit une école élémentaire et son gymnase.

Estis jam 3a horo kaj iom malheliÄ is. Trapasinte la tunelon Kumaki, ni atingis la malgrandan golfeton. Inter la maro kaj la ĉefvojo estis vilaÄ eto KataÄ iÅ i (unuflanka marbordo). Mi kalkulis la restaĵojn de la malaperintaj domoj kaj supozis, ke eble 30 domoj tie ekzistis, sed en efektiveco tie staris 90 domoj. Ĉiuj jam malaperis. Ĉe la fino de tiu kvartalo ni vidis tri-etaÄ an konstruaĵon kun Ä ia gimnastikejo. Äœi estis elementa lernejo Tooni, sed Ä is la 3a etaÄ o Ä i estis atakita de la cunamo kaj detruita. Äœi jam ne funkciis. Ni plu veturis, kaj aperis pli granda golfeto. Tiu estas vilaÄ eto KoÅ irahama (Malgranda blanka plaÄ o). Ni subeniris en la sendamaÄ an strateton kaj atingis la mezlernejon Tooni. En la gimnastikejo kaj sportejo eÄ¥is viglaj voĉoj de lernantoj. Ni renkontis la lernejestron s-ron Fuĵidate Åœigeru. Li parolis pri sia sperto jene :

Il était déjà3 heures et l’obscurité s’annonçait. Ayant passé le tunnel Kumaki, nous avons atteint le petit golfe. Entre la mer et la route principale, il y avait le village de Katagishi (bordé d’un côté par la mer). J’ai compté les ruines des maisons disparues et j’ai supposé que peut-être 30 maisons se trouvaient là, mais en réalité il y avait 90 maisons. Toutes ont déjàdisparu. À la fin de ce quartier, nous avons vu une construction avec 3 étages (= 2 étages en Europe) et son gymnase. C’était l’école élémentaire de Tooni, mais jusqu’au 3ème étage (= 2ème en Europe), elle avait été frappée par le tsunami et détruite. Désormais elle n’était plus utilisée. Nous avons avancé plus loin et est apparu un petit golfe. C’était le petit village de Koshirahama (Petite plage blanche). Nous sommes descendus dans la petite rue non détruite et avons atteint le collège de Tooni. Dans le gymnase et le terrain de sport, de vives voix d’élèves se faisaient écho. Nous avons rencontré le directeur de l’école Mr Fujidate Shigeru. Il a parlé de son expérience ainsi :

Post la tertremo venis informo de la fiÅ ista asocio, ke la maro retiriÄ is kaj vidiÄ is Ä ia fundo. Tio estas la antaÅ­signo de grandega cunamo. Tamen mi sciis, ke estas kelke da tempo antaÅ­ la alveno de la cunamo, do mi hastigis la lernantojn helpi maljunulojn kaj infanojn, kaj kiam ĉiuj kolektiÄ is, ni fuÄ is al la alta loko.
Dum unu semajno post la cunamo, la vilaÄ o estis izolita, ĉar la vojo estis blokita per rubaĵegoj transportataj de la cunamo. 67% de la vilaÄ anoj estas fiÅ istoj, kaj tio signifas, ke tiom da homoj estas senlaboraj nun, ĉar ili ne povas fiÅ kapti, perdinte Å ipojn kaj aliajn ilarojn. Lernantoj Å paris monon por la lerneja ekskurso al Tokio, sed mi opiniis, ke gepatroj bezonas monon, kaj mi redonis Ä in al ili. Sed je mia Ä ojo, devenantoj de Tooni loÄ antaj en Tokio kaj ĉirkaÅ­aj gubernioj proponis kovri la tutan sumon por la ekskurso. Pro tio en la venonta marto lernantoj povos vojaÄ i al Tokio. La 3an de septembro okazos la lerneja sporta evento, por kio lernantoj nun trejnas sin. Estas certe, ke ili kaj la vilaÄ anoj sentos solidarecon por restarigo de la vilaÄ eto.

Après le séisme, selon une information de l’association des pêcheurs, la mer s’était retirée et on voyait le fond. C’était le signe précurseur d’un énorme tsunami. Cependant, je savais qu’il y avait un certain délai avant l’arrivée du tsunami, donc j’ai pressé les élèves d’aider les personnes âgées et les enfants, et quand tous se furent rassemblés, nous avons fui àun endroit élevé.
Pendant la semaine qui a suivi le tsunami, le village fut isolé car la route était bloquée par de gros débris transportés par le tsunami. 67% des villageois sont des pêcheurs, et cela veut dire qu’autant de personnes sont maintenant sans travail car ils ne peuvent plus pêcher, ayant perdu leurs embarcations et autres matériels. Les élèves ont économisé de l’argent pour la sortie scolaire àTokyo mais j’ai pensé que les parents ont besoin d’argent, et je le leur ai redonné. Mais, àma grande joie, des personnes originaires de Tooni et habitant àTokyo et dans des provinces environnantes ont proposé de couvrir la somme entière pour la sortie. C’est pourquoi, en mars prochain, des élèves pourront faire le voyage àTokyo. Le 3 septembre aura lieu l’événement sportif de l’école, pour lequel les élèves s’entraînent maintenant. C’est sà»r, eux et les villageois ressentiront une solidarité pour la remise sur pied de leur village.

S-ro Huĵitate kun malÄ oja mieno aldonis, ke unu lernantino mortis. Kial kaj kiel tio okazis, li ne klarigis. Nun la lerneja konstruaĵo fariÄ is tre danÄ era pro la tertremo, tial lernantoj lernas en la provizoraj ĉambroj faritaj en la gimnastikejo. Sur la muro de la lernejestra ĉambro, ankaÅ­ provizora, estis jena devizaro :

Mr Hujitate, avec un air triste, a ajouté qu’une élève était morte. Pourquoi et comment cela a-t-il eu lieu, il ne l’a pas expliqué. Maintenant, le bâtiment de l’école est devenu très dangereux àcause du séisme, c’est pourquoi les élèves apprennent dans les salles provisoires créées dans le gymnase. Sur le mur du bureau du directeur d’école, également provisoire, se trouvaient ces devises :

5 ĵuroj
Ni lernantoj de Tooni strebu !
BuÅ on ni uzu por eldiri kuraÄ igojn kaj dankemojn al aliaj.
Orelojn ni uzu por aÅ­skulti aliajn Ä is la fino.
Okulojn ni uzu por trovi alies meritojn.
Manojn kaj krurojn ni uzu por helpi aliajn.
Koron ni uzu por kompreni alies malfacilojn.

5 serments
Nous, élèves de Tooni, faisons tout notre possible !
Utilisons notre bouche pour adresser des encouragements et des remerciements aux autres.
Utilisons nos oreilles pour écouter les autres complètement.
Utilisons nos yeux pour trouver les mérites des autres.
Utilisons nos mains et nos jambes pour aider les autres.
Utilisons notre cœur pour comprendre les difficultés des autres.

AdiaÅ­inte la lernejestron kaj lernantojn, ni iris al la haveneto. Staris grandega digo 12.5 metrojn alta kaj 420 metrojn longa. Okaze de la unua atako de la cunamo du el la pecegoj konsistigantaj la digegon falis kaj marakvo eniris. Poste venis la dua kaj la tria. Akvo kirliÄ is ene de la digego, suprenkuris kaj forviÅ is domojn. Apud la digego restis kelkaj damaÄ itaj aÅ­tomobiloj.
En la haveneto fiÅ isto klarigis al ni jene :
Tiun tagon du Å ipoj estis perditaj, sed feliĉe aliaj nur turniÄ is en la golfo. La cunamo suprenkuris al la unua etaÄ o de la oficejo de la fiÅ ista asocio. Post la tertremo la tero sinkis 50 centimetrojn, do la kajo subakviÄ as en la alta tajdo.

Après avoir pris congé du directeur d’école et des élèves, nous sommes allés au petit port. S’y dressait une énorme digue haute de 12,5 mètres et longue de 420 mètres. Lors de la première frappe du tsunami, deux des grands morceaux constituant la digue sont tombés et l’eau est entrée. Ensuite sont arrivées la deuxième et la troisième vague. L’eau tourbillonnait àl’intérieur de la digue, est passée par-dessus et a emporté des maisons. Près de la grande digue restaient quelques voitures endommagées.
Dans le petit port, un pêcheur nous a expliqué ceci :
Ce jour-là, deux bateaux ont été perdus mais, heureusement, d’autres ont seulement tourné dans le golfe. Le tsunami est monté au premier étage (= rez-de-chaussée en Europe) du bureau de l’association des pêcheurs. Après le séisme, la terre s’est enfoncée de 50 centimètres, donc le quai est recouvert àmarée haute.

Ni suprenrigardis kaj trovis tiun oficejon sur la deklivo pli ol 20 metrojn alta. Kaj sube sur la kajon venis marakvo. TroviÄ is fiÅ kaptaj retoj. Domoj en la haveneto estas jam renovigitaj. Mi supozis, ke baldaÅ­ komenciÄ os fiÅ kaptado.

Nous avons regardé en haut et avons trouvé ce bureau sur la pente, àplus de 20 mètres de hauteur. Et dessous, sur le quai, l’eau de la mer est venue. Il y avait des filets de pêche. Des maisons dans le petit port ont déjàété rénovées. J’ai supposé que la pêche recommencera bientôt.

Tooni kaj cunamoj
Tiu ĉi cunamo ne estas la unua por la loÄ antoj. En la libro “Grandaj tertremoj laÅ­ la marbordo de Sanriku†verkita de JoÅ imura Akira, jene aperis la vilaÄ a nomo.

Tooni et les tsunamis
Ce tsunami n’est pas le premier pour les habitants. Dans le livre “Grands séismes le long de la côte de Sanriku†, écrit par Joshimura Akira, le nom du village apparaît ainsi.

1. Cunamo en 1896 : alteco de la cunamo estis 16,7 metroj en la vilaÄ o KoÅ irahama de Tooni

1. Tsunami en 1896 : la hauteur du tsunami était de 16,7 mètres dans le village Koshirahama de Tooni.

2. Cunamo okazinta la 3an de marto je la 2a kaj 32 minutoj en 1933 : Sekvante la vilaÄ on Taroo, la vilaÄ eto Hongoo de Tooni estis la dua, rilate al la grandeco de la damaÄ o. Tiu vilaÄ eto estis tute detruita, nome el la 101 domoj 100 estis perditaj kaj tiu restanta unu estis tute damaÄ ita. El 620 vilaÄ anoj, 326 mortis kaj 21 vundiÄ is.

2. Tsunami ayant eu lieu le 3 mars 1933, à2h32 : Suivant le village Taroo, le petit village Hongoo de Tooni a été le deuxième, en ce qui concerne l’ampleur des dégâts. Ce petit village a été totalement détruit, àsavoir sur les 101 maisons, 100 ont été perdues et celle restante complètement endommagée. Des 620 villageois, 326 sont morts et 21 ont été blessés.

3. Sperto de la tertremo en Hongoo (nekonata verkanto)
Mi vekiÄ is pro la skuo de tertremo. Mi timis la sekvontan cunamon, pakis valorajn aĵojn kaj hastigis miajn familianojn fuÄ i al la alta loko. Dum kelke da tempo ni rigardadis la maron, sed Å ajnis, ke nenio okazos. Ni trankviliÄ is kaj subeniris. Maljunuloj interparolis kun certeco : “En la bona vetero kiel hodiaÅ­ cunamo ne venos†.
Estis froste malvarme ekstere. Homoj fariÄ is trankvilaj pro la aserto de tiuj maljunuloj, revenis hejmen kaj enlitiÄ is. Tamen mi estis iom maltrankvila kaj ne endormiÄ is. BaldaÅ­ viro, kiu eble rigardis la maron sur la plaÄ o, preterpasis mian domon kun laÅ­ta voĉo : “Venos cunamo !†, sed vilaÄ anoj jam endormiÄ is kaj neniu reagis. Mi ekstereniris kaj aÅ­dis bruojn de frakasitaj domoj kaj krioj de la vilaÄ anoj. AnkaÅ­ mi kriis per mia plej laÅ­ta voĉo “Cunamo ! Cunamo !†kaj suprenkuris al la templo Oosugi.
Miaj najbaroj vekiÄ is kaj ĉiuj kuris al la templo, sed estis tute mallume kaj homoj estis tiel timigitaj, ke ili ne povis paÅ i bonorde. Grandega ondo postkuris la forkurantajn homojn kaj englutis 300. Dum unu horo ni povis aÅ­di tristajn kriojn kaj Ä emadojn de tiuj dronantaj homoj, sed baldaÅ­ la voĉoj malaperis. Postvivintoj tremis pro teruro kaj timo kaj preskaÅ­ svenis. Ĉiuj nur ploris kaj tremis.

3. Expérience vécue du tremblement de terre àHongoo (rédacteur inconnu)
Je me suis réveillé àcause de la secousses d’un tremblement de terre. J’ai eu peur du tsunami qui suivrait, empaqueté des choses de valeur et ai pressé ma famille àfuir vers un endroit élevé. Pendant quelques moments, nous avons regardé la mer mais il a semblé que rien ne se produirait. Nous nous sommes rassurés et sommes redescendus. Des anciens ont discuté avec certitude : “Avec un beau temps comme aujourd’hui, un tsunami ne se produira pas†.
À l’extérieur, il faisait un froid àgeler glacial. Des personnes ont été tranquillisées par l’affirmation de ces anciens, sont rentrées chez elles et se sont couchées. Cependant, j’étais un peu inquiet et ne me suis pas endormi. Bientôt un homme, qui regardait peut-être la mer sur la plage, est passé àcôté de ma maison en criant fortement : “Un tsunami va arriver !†, mais les villageois s’étaient déjàendormis et personne n’a réagi. Je suis sorti àl’extérieur et j’ai entendu des bruits de maisons fracassées et les cris des villageois. Moi aussi, j’ai crié de ma voix la plus forte “Un tsunami ! Un tsunami !†et ai couru en haut vers le temple Oosugi.
Mes voisins se sont réveillés et tous ont couru vers le temple, mais il faisait complètement noir et des personnes étaient si effrayées qu’elles ne pouvaient pas bien marcher. Une grande vague poursuivait les personnes qui s’enfuyaient en courant et en a englouti 300. Pendant une heure, nous avons pu entendre des cris tristes et des gémissements de ces personnes en train de se noyer, mais rapidement les voix ont disparu. Les survivants tremblaient de terreur et de crainte, et se sont presque évanouis. Tous ne faisaient que pleurer et trembler.

4. Post la cunamo de 1896 en Tooni s-ro JamazaÅ­a Curumacu proponis la translokiÄ on de la vilaÄ eto al la alta loko, donaconte sian terenon. Nur 4 akceptis tiun proponon, sed ankaÅ­ ili baldaÅ­ revenis al la eksa loko.

4. Après le tsunami de 1896 àTooni, Mr Jamazawa Curumacu a proposé le déplacement du petit village vers un endroit élevé, en donnant son terrain. Seules 4 personnes ont accepté cette proposition mais elles aussi sont bientôt revenues àl’ancien lieu.

Fine de tiu libro aperis vortoj de s-ro Hajano Kootaroo (87-jara), kiu spertis ĉiujn cunamojn post 1932 : “Eĉ se la socio Å anÄ iÄ os, cunamoj neniam ĉesos veni. Certe atakos nin cunamoj. sed nuntempuloj havas sufiĉajn informojn kaj rimedojn, tial mortoj pro cunamo estos nur malmultaj†.

À la fin de ce livre sont parues les paroles de Mr Hajano Kootaroo (87 ans), qui a vécu tous les tsunamis après : “Même si la société change, les tsunamis n’arrêteront pas de venir. C’est sà»r, des tsunamis nous frapperont, mais nos contemporains ont suffisamment d’informations et de moyens, c’est pourquoi des morts àcause de tsunamis seront seulement peu nombreuses†.

Apud la digego estis monumento memore al Ä ia finkonstruo, sur kiu la tiama guberniestro skribis jene : “Frakasu ondojn por protekti hejmlokojn†. Sed la forto de la naturo estas multe pli forta ol nia homa forto. Multege da homoj mortis ĉi-foje, kaj tiuj grandega digego tute ne utilis.

Près de la grande digue, il y avait un monument àla mémoire de l’achèvement de sa construction, sur lequel le gouverneur de la province de l’époque avait écrit ceci : “Brisez les vagues pour protéger les foyers†. Mais la force de la nature est beaucoup plus forte que notre force humaine. Énormément de personnes sont mortes cette fois-ci et cette énorme digue n’a servi àrien du tout.


(message suivant : 5 septembre)


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