Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 5 aoà»t

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(rapide traduction ; le texte, en espéranto seulement, se trouve sur le site de SAT : ici)


(ĉi-supra bildo) Detruita urbocentro de IŠinomaki fotata de la monteto Hijori, la 21an de junio.

(image ci-dessus) Le centre ville détruit d’Ishinomaki, photographié depuis la colline Hijori, le 21 juin.


Le 5 aoà»t / La 5-an de aÅ­gusto

Kion mi faru ?

Tiu situacio turmentis min. Kion mi devas fari ? Kion mi povos fari ?
AliÄ inte al Komuna savocentro de IÅ inomaki apartenanta al Tutjapana ligo kontraÅ­ katastrofoj, mi komencis labori kiel volontula helpanto. Je la 8a horo mi iras al la oficejo, kaj post mallonga kunsido mi transportas helpantojn el la tuta Japanio al loko, kiu bezonas helpon, kaj vespere mi ricevos ilin. Tiu filio estas malgranda, sed ekde la mezo de tiu aprilo venis al Ä i entute 1300 helpantoj de la suda insulo Okinavo kaj de la norda insulo Hokajdo, nome el la tuta Japanio.

Que dois-je faire ?

Cette situation m’a tourmenté. Que dois-je faire ? Qu’est-ce que je pourrai faire ?
Après m’être inscrit au centre commun de secours d’Ishinomaki, qui appartient àla ligue japonaise contre les catastrophes, j’ai commencé àtravailler comme aide bénévole. À 8 heures, je vais au bureau et, après une courte réunion, j’emmène des aides venant de tout le Japon vers un endroit qui a besoin d’aide, et le soir je les récupèrerai. C’est une petite filiale mais, depuis la mi-avril, il y est venu en tout 1300 aides de l’île méridionale d’Okinawa àl’île d’HokkaidÅ au nord, c’est-à-dire de tout le Japon.

Laboro de helpantoj

Tiuj helpantoj ĉefe faras laboron forĵeti kotaĵon el sub la plankoj de domoj. IŠinomaki estas fiŠkaptista urbo, tial en iuj lokoj restas multege da putrintaj fiŠoj, kiuj eligas netoreleblan, svenigan malbonegan odoron. Helpantoj laboras en tia kondiĉo. En junio dum tia forĵetadlaboro oni trovis kadavron. La ĉefaj stratoj jam estas liberaj de rubaĵoj, sed en aliaj lokoj estas ankoraŭ en tia stato.

Travail des aides

Ces aides travaillent principalement àenlever la boue de sous les planchers des habitations. Ishinomaki est une ville de pêcheurs, c’est pourquoi dans certains endroits, il reste énormément de poissons pourris qui exhalent une odeur nauséabonde insoutenable, às’évanouir. Les aides travaillent dans de telles conditions. En juin, pendant ce travail de nettoyage, on a trouvé un cadavre. Les rues principales sont déjàdégagées des déchets, mais dans d’autres lieux, la situation est encore dans cet état.

Alia grava laboro estas forĵeti kotaĵon el la fluiloj laÅ­ la stratoj. Se tiuj estas Å topitaj per kotaĵo, akvo ne bone fluas, sekve naskiÄ as vermoj kaj muÅ oj. Aliaj laboroj estas elporti putrintajn fiÅ ojn el la magazenoj de fiÅ kaptaj kompanioj, reordigi lernejojn, helpi translokiÄ ojn de la rifuÄ ejoj. La vilaÄ eto Oomagari kaj Ä ia vasta kamparo estas inundita kaj eĉ nun estas sub koto. VilaÄ anoj kaj policanoj serĉas malaperintojn. Tie la tempo haltas.

Un autre travail important est de retirer l’eau des canalisations le long des rues. Si elles sont bouchées par de la boue, l’eau ne s’écoule pas bien et il s’ensuit qu’y naissent des vers et des mouches. D’autres travaux consistent àsortir les poissons pourris des magasins des compagnies de pêche, remettre en ordre les écoles, aider les déménagements des refuges. Le petit village d’Oomagari et sa vaste campagne ont été inondés et même maintenant sont encore couverts de boue. Des villageois et des policiers cherchent les disparus. Là, le temps s’est arrêté.

Mi volas, ke la helpantoj ne revenu tuj, sed vidu vaste la damaÄ itajn distriktojn, tial mi akompanas ilin al la monteto Hijori kaj al la lernejo KadoÅ­aki por ke ili spertu la veran situacion. Ili jam scias per televido, kiaj estas la damaÄ itaj lokoj, sed efektive vidi la damaÄ ojn kun sonoj kaj odoroj estas tute alie, ol tiuj televidaj bildoj.

Je veux que les aides ne reviennent pas immédiatement, mais qu’ils voient les districts détruits, c’est pourquoi je les accompagne àla colline Hijori et àl’école Kadowaki pour qu’ils soient confrontés àla vraie situation. Par la télévision, ils savent déjàdans quel état sont les lieux détruits, mais voir effectivement les destructions avec les sons et les odeurs est une toute autre chose que des images télévisées.

HodiaÅ­ mi venis el la rubaĵoj de IÅ inomaki al la urbego Sendai. La etoso estas tute alia. La urbo estas vigla kaj prospera kun normale funkcianta trafika sistemo. Mi estas Å okita de la granda diferenco inter la du urboj. Mi timas, ke poste tiu diferenco pli grandiÄ os. AnkaÅ­ aperos granda diferenco inter familioj kun domo kaj sen domo, inter familioj, kiuj perdis siajn familianojn kaj kiuj ne, inter familioj, kiuj povas vivi en provizora domo kaj devas loÄ i plu en rifuÄ ejo. Ni devos venki tiujn malfacilojn.

Aujourd’hui, je suis venu des lieux de déchets d’Ishinomaki àla grande ville de Sendai. L’atmosphère y est toute autre. La ville est animée et prospère avec un trafic fonctionnant normalement. J’ai été frappé de la grande différence entre les deux villes. Je crains qu’ensuite cette différence n’augmente. Il se créera aussi une grande différence entre des familles avec et sans maison, entre des familles qui ont perdu des membres et d’autres qui n’en ont pas perdu, entre des familles qui peuvent vivre dans une habitation provisoire et celles qui doivent continuer àloger dans un refuge. Nous devrons vaincre ces difficultés.

Alia problemo estas “koro†. Suferantoj volas paroli siajn spertojn, dolorojn, problemojn al aliaj homoj. Helpantoj povas malÅ arÄ igi ilin, aÅ­skultante ilin, okaze de la senkotiga laboro.
Certe atendos la loÄ antojn de IÅ inomaki multe da malfaciloj, sed Ä is ni reakiros nian urbon, mi laboros per mia tuta forto.
(Fino)

Un autre problème est le “cÅ“ur†. Les victimes veulent parler de leurs expériences, de leurs douleurs, de leurs problèmes aux autres personnes. Les aides peuvent les soulager en les écoutant, àl’occasion du travail d’enlèvement de la boue.
C’est sà»r, beaucoup de difficultés attendent les habitants d’Ishinomaki mais jusqu’àce que nous retrouvions notre ville, je travaillerai de toutes mes forces.
(Fin)


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