Centre Culturel Angevin d'Espéranto / Anĝeva Esperanto-Asocio

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Le 2 juin

(message précédent : 30 mai)
(rapide traduction, avec contributions de Simone ; le texte, en espéranto seulement, se trouve sur le site de SAT : ici)


(ĉi-supra bildo) Vivo antaŭ kelkdek jaroj. En la cunamo ĉio estis perdita.

(image ci-dessus) La vie il y a quelques dizaines d’années. Tout a été perdu dans le tsunami.


Le 2 juin / La 2-an de junio

Ne igu nian savitan vivon detruitaĵo
Jamada Juuki (46-jara viro, Tokio)

Ne transformez pas en ruines nos vies sauves
Jamada Juuki (homme de 46 ans, Tokyo)

Detruitaĵoj, detruitaĵoj .
Grandega kvanto da detruitaĵoj.
Detruitaĵoj, kiuj malhelpas la rekonstruadon,
sed, ili ne estas detruitaĵoj.
Ili ĉiuj estis nia revo, nia espero kaj nia ĉiutaga vivo,
Ä is tiu tago, la 11a de marto.
Äœi estas fiÅ kaptilo, kiun mia avo uzis zorgoplene,
Äœi estas Å ranko, kiun mia avino kunportis,
kiam Å i edziniÄ is.
Äœi estas aÅ­tomobilo de mia patrino,
kiu subtenas nian vivon kiel niaj piedoj.
Jes, Ä i estas lerneja dorsosako,
kun kiu tiu knabineto volis lernantiÄ i,
ĉiun tagon atendante tiun tagon,
Kaj Ä i estas mia kara domo,
kiu varme brakumis min kaj miajn familianojn.
Prefere, miajn familianojn, kiuj apenaÅ­ saviÄ is,
virojn en rifuÄ ejoj,
virinojn, kiuj ne povas antaÅ­enpaÅ i,
ne igu detruitaĵoj.
Ne igu nin vivantaj detruitaĵoj.
(el la ĵurnalo Mainiĉi la 31an de majo)

Ruines, ruines.
Énorme quantité de ruines.
Ruines qui empêchent la reconstruction,
mais, ce ne sont pas des ruines.
C’est notre rêve, notre espoir et notre vie quotidienne,
jusqu’àce jour, le 11 mars.
Ici un ustensile de pêche que mon grand-père utilisait avec grand soin,
Ici une armoire que ma grand-mère avait apportée,
quand elle s’est mariée.
Ici la voiture de ma mère,
qui a soutenu notre vie, de même que nos pieds nous portent.
Oui, c’est un sac d’écolier pour cette fillette
qui chaque jour attendait le jour
de devenir une élève,
Et làest notre chère maison,
qui nous tenait chaudement, moi et ma famille.
De préférence, ma famille qui s’est àpeine sauvée,
des hommes dans des refuges,
des femmes qui ne peuvent pas avancer,
qu’ils ne deviennent pas des ruines.
Ne nous faites pas devenir des ruines vivantes.
(du journal Mainichi le 31 mai)

Tomodaĉi, Amikoj
Daiĉi JoŠiko (s-ino, la urbo Okajama)

Tomodachi, Amis
Daichi Joshiko (femme, ville d’Okajama)

Tomodaĉi, bona vorto, sed
se Ä i estas akompanata de vorto “operaco†,
Ä i alisignifas.
aviadilÅ ipo, surbordigaj boatoj.

En homplenaj kvartaloj en Okinavo
la vastega tereno ĉirkaŭita per dornodratoj
estas usonaj militbazoj.
Seksperfortadoj, senpagaj manÄ oj kaj similaj,
Ĉu vi lasas delfenojn morti en la belega maro ?

Bonkora tomodaĉi,
kiun la japana registaro fidas,
tomodaĉi sub la Pakto
pri la sekureco inter Japanio kaj Usono,
se vi estas vera tomodaĉi,
ne retiriÄ u tiel rapide,
sed helpu Ä is la fino suferantojn de la katastrofo.
RetiriÄ i estas ankaÅ­ parto de la operaco ?
Dankon pro via helpo, tomodaĉi.
(el la ĵurnalo Akahata, la 10an de majo)

Tomodachi, joli mot, mais
s’il est accompagné du mot “opération†,
il a une autre sens.
porte-avions, embarcations de débarquement.

Dans les quartiers très peuplés d’Okinawa
le vaste terrain entouré de barbelés
est une base militaire.
Viols, repas gratuits et choses similaires,
Est-ce que vous laissez les dauphins mourir dans la mer magnifique ?

Tomodachi au bon cœur
auquel le gouvernement japonais fait confiance,
tomodachi sous le Pacte
de sécurité entre le Japon et les États-Unis,
si vous êtes un vrai tomodachi,
ne vous retirez pas si rapidement,
mais aidez jusqu’au bout ceux qui souffrent de la catastrophe.
Se retirer, est-ce aussi une partie de l’opération ?
Merci de votre aide, tomodachi.
(tiré du journal Akahata, le 10 mai)

* Usona armeo garnizonanta en la insulo Okinavo sendis siajn aviadilÅ ipon, batalÅ ipojn kaj aviadilojn kun soldatoj por helpi suferantojn. Usono nomis tiun operacon kiel tomodaĉi-operaco, nome amiko-operaco. Äœi kaj la japana registaro volas konstrui grandan bazon en la belega maro de Okinavo, kie loÄ as delfenoj kaj aliaj raraj bestoj, kontraÅ­ la volo de la popolano. Usono profitis tiun katastrofon por solvi okinava-aferon pri la militbazoj. Tial Ä i taksas tiun operacon kiel la plej sukcesa inter Japanio kaj Usono.

* L’armée des États-Unis, en garnison sur l’île d’Okinawa a envoyé ses porte-avions, navires de guerre et avions avec des soldats pour aider les victimes. Les États-Unis ont appelé cette opération “opération tomodachi†, c’est-à-dire “opération amie†. Les États-Unis et le gouvernement japonais veulent construire une grande base dans la magnifique mer d’Okinawa où vivent des dauphins et autres animaux rares, contre la volonté du peuple. Les États-Unis profitent de cette catastrophe pour résoudre l’affaire d’Okinawa àpropos des bases militaires. C’est pourquoi elle juge cette opération comme la plus réussie entre le Japon et les États-Unis.


(message suivant : 8 juin)


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